Après avoir déménagé à Ferney, Voltaire commence à jouer
fréquemment aux échecs. Son partenaire est habituellement le père jésuite Adam.
Le père Adam était si fortement associé à l'engouement du philosophe pour les
échecs que Voltaire estimait devoir prouver le contraire et insistait sur le
fait que la responsabilité principale du jésuite était de participer aux
discussions philosophiques.
La nièce de Voltaire rapporte le 24 décembre que le fait que
Voltaire jouait aux échecs avec d'autres partenaires rendait le père Adam
furieux. Il disait alors qu'il était privé d'une tâche importante, qu'il était
tenu d'accomplir dans la maison. Voltaire n'était pas fort aux échecs et
généralement les parties avec le père Adam se terminaient par une défaite pour
le philosophe.
Le 24 février 1764 Voltaire écrit
: « J'aime les échecs, mais je dois toujours subir des défaites
devant le père Adam, qui me corrige impitoyablement ! Tout a une
limite ! Pourquoi, aux échecs, suis-je toujours l'objet de
railleries ? ». Quand la partie ne tournait pas à son avantage,
Voltaire commençait à chanter « tourloutoutou », ce que le père Adam
percevait comme un mauvais avertissement. En effet, il n'était pas rare que le
père doive s'enfuir lorsque Voltaire lui jetait les pièces du jeu à la tête et
qu'elles restaient accrochées à sa perruque. Il lui arrivait parfois de se
cacher dans un placard. La colère de Voltaire était vite apaisée et il demandait
alors : Adam, ubi es?, c'est-dire « Adam où
es-tu ? » en latin. Alors le père Adam, remis de ses émotions,
réapparaissait.
Toujours en 1764, l'Écossais Boswell se rendit à Ferney et
fut témoin de ce que entre sept et huit heures, Voltaire sonnait la cloche et
criait : « Allez chercher la père Adam ! ». C'était le
moment de la partie d'échecs suivante.
Quand Voltaire partit à Paris en 1778, où il mourra au mois
de mai, il attribua au père Adam, qui avait déjà 72 ans et l'avait servi
pendant 17 ans, une pension de 700 livres.
source Wikipédia
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