mercredi 2 novembre 2022

quelques écoles échiquéennes

Il s'avère que plusieurs courants de pensée et un certain nombre d'écoles ont vu le jour au cours des siècles en ce qui concerne l'art de la pratique du jeu d'échecs.

Sur la base de nos connaissances historiques actuelles, on peut considérer qu'il y a eu concernant ce jeu de stratégie combinatoire abstrait des phénomènes de modes mais aussi différents courants plus ou moins techniques et rationnels; ces courants furent parfois complémentaires ou bien carrément en opposition. 

En outre, ces modes et ces courants furent amenés à prendre en considération les évolution importantes qui sont intervenues dans les règles du jeu à différentes époques dont celles du 15ème siècle qui comprirent notamment le sacre de la dame (1).

l'école romantique

Cette école préconise en tout premier lieu "une attaque à tout va" au détriment du matériel. Ses meilleurs représentants sont au 17ème siècle l'Italien Gioachino Greco et au 19ème siècle l'Allemand Adolf Anderssen et l'Américain Paul Morphy. 

l'école de Modène

Ecole italienne du 18ème siècle de la ville de Modène en Emilie-Romagne. Elle comprenait Ercole Del Rio, Giambattista Lolli et Domenico Lorenzo Ponziani. Avec le Syrien originaire d'Alep Philippe Stamma, ils font partie en quelque sorte, à la suite de Gioachino Greco, des précurseurs de l'école romantique qui préconise, comme mentionné plus haut, "une attaque à tout va".

L'école de Modène oriente vers un jeu encore primitif qui est agressif et spectaculaire et dans lequel il n'y a pas de place pour le moindre attentisme. L'école de Modène aborde les ouvertures, les finales et la tactique dans le milieu de jeu mais n'aborde pas la stratégie.

l'école classique

Le Français François-André Danican Philidor qui est contemporain de l'école de Modène et de Philippe Stamma innove en créant ce qu'on appellera plus tard l'école classique.

Philidor renonce aux attaques précoces sur le roi adverse et préconise un jeu positionnel et une stratégie dans le milieu de jeu. Cette avancée fut majeure et permit à Philidor de s'imposer assez aisément face aux meilleurs joueurs de l'époque (2). 

L'école initiée par Philidor fut perfectionnée au siècle suivant par le joueur d'origine autrichienne Wilhem Steinitz (3).

l'école soviétique

L'école soviétique qui a succédé à l'école russe constitue une évolution par rapport à l'école classique. Elle consiste à accepter des faiblesses dans son jeu en échange de possibilités d'initiatives. Mikhaïl Botvinnik est considéré comme le "patriarche" de ce style de jeu qui a été accepté en URSS par ses contemporains. 

l'école hypermoderne

L'école hypermoderne d'échecs ou école néoromantique se situe dans le prolongement de l'école classique. Les hypermodernes délaissent la recherche d'occupation du centre de l'échiquier dès la phase d'ouverture de la partie pour un contrôle de celui-ci à distance.

La méthodologie de cette école est tout à fait fiable et marquera un tournant très significatif dans la manière dont il est possible de jouer.

(1) La dame est la pièce particulièrement puissante que nous connaissons aujourd'hui. A cette époque, elle succède au "vizir" du monde arabe qui lui- même avait succédé un peu plus tôt au "ministre" indien. (2) François-André Danican Philidor s'est imposé très facilement face à Philippe Stamma à Londres en 1747. Jusque-là le Syrien Philippe Stamma était considéré comme étant le meilleur joueur de l'époque. (3) Wilhem Steinitz devint le premier champion du monde officiel en 1886.

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